Jacqueline Le Brun est la présidente de l'association ALICIA, c'est à dire l'Association Locale pour l'Information et la Communication Interessant les Aiglemontais)
Cette association d'Aiglemont a été crée il y a 20 ans, elle édite deux fois par an un journal intitulé « En passant par Aiglemont ».
L'Association fait beaucoup de recherches sur l'histoire du village et s'est donc interessé à la communauté anarchiste.
Cette association d'Aiglemont a été crée il y a 20 ans, elle édite deux fois par an un journal intitulé « En passant par Aiglemont ».
L'Association fait beaucoup de recherches sur l'histoire du village et s'est donc interessé à la communauté anarchiste.
Un livre édité en 1951 par Marcel Dorigny "4 villages à travers les siecles" sert de support à leur recherche.
La
colonie libertaire de Gély est le fruit d'une expérience de vie en
communauté menée par un anarchiste du nom de Fortuné Henry. Elle
est appelé « L'ESSAI ».
Le
terme anarchiste n'est donc pas ici utilisé dans le sens de désordre
social, mais dans la constitution d'un nouvel ordre basé sur
l'égalité.
Les
premières manifestations anarchistes ont eu lieu à Paris en 1871. La commune deParis a gouverné la ville de Paris pendant 60 jours avant de se
terminer lors de la semaine sanglante.
L'Anarchisme
s'est développé en France surtout à partir de 1890. Plusieurs
courants ce sont formés : collectivistes, individualistes,
syndicalistes et communistes.
Le 14 juin 1903, un mystérieux individu vint planter sa hutte dans les bois d'Aiglemont au lieu dit « le vieux Gély ». Il s'était rendu propriétaire d'un morceau de terrain, un grand pré au milieu duquel passait une source. Fortuné Henry (21/08/1869) était un petit homme à la barbe noire. Il a défriché un petit carré au milieu de la foret car étant devenu indésirable dans la région parisienne, il avait besoin de se mettre au vert accompagné de son chien. Dès le début de 1907, Fortuné Henry crée « Le Cubilot », journal anarchiste qui attaque les instructions et les dirigeants d'une société considérée comme injuste et pervertie. Aux mois de janvier et février 1909, c'est la fin de l'ESSAI.
L'association
d'Aiglemont baptisée ALICIA et créée il y a 20 ans, édite deux
fois par an un petit journal intitulé « En passant par
Aiglemont » qui s'est attaché entre autres à faire des
recherches dans le passé de la commune pour reconstituer l'histoire
du village.
Nous
ne sommes pas des historiens, simplement des passeurs d'informations.
Nous
nous sommes souvent documentés dans un livre édité en 1951 par un
Aiglemontais qui a fait, lui, des recherches approfondies et qui est
pour nous une source très précieuse.
C'est
ainsi que nous avons remis au jour un épisode qui s'est déroulé
sur le territoire de notre commune au début du 20ème siècle, la
colonie libertaire de Gély.
La
colonie libertaire de Gély est le fruit d'une expérience de vie en
communauté menée par un anarchiste du nom de Fortuné Henry. Elle
s'est appelée : « L'ESSAI »
Il
faut remonter au 19ème siècle pour comprendre comment est né et ce
qu'est l'anarchisme.
Avec
la naissance de l'industrie, le développement de la société, sont
nées des idées nouvelles.
Des
théories politiques d'égalité sociale ont vu le jour. L'anarchisme
est un courant de philosophie politique qui s'appuie sur les théories
russes de Bakounine et Kropotkine. Contre l'oppression, l'anarchisme
propose une société basée sur la solidarité, la vie en
collectivité, l'égalité des conditions de vie et la propriété
commune.
L'anarchisme
prône l'établissement d'un nouvel ordre social : abolition de
la domination, soit de l'état (parlementaires), soit industrielle
(patronat) considérés comme des entraves au bonheur des hommes.
Le
terme anarchiste n'est donc pas ici utilisé dans le sens de désordre
social, mais dans la constitution d'un nouvel ordre basé sur
l'égalité.
Les
premières manifestations de ce mouvement ont eu lieu à Paris en
1871 lors de La Commune de Paris. La Commune de Paris est un
gouvernement insurrectionnel qui a gouverné la ville de Paris
pendant 60 jours avant de se terminer lors de la semaine sanglante.
C'était un projet de politique autogestionnaire se rapprochant des
préceptes anarchistes et communistes. Il s'est instauré en réaction
à la défaite française de 1870 visant à atténuer la pauvreté
générale qu'avait provoquée la guerre.
L'anarchisme
s'est développé en France surtout à partir de 1890. Plusieurs
courants se sont formés, collectivistes, individualistes,
syndicalistes et communistes.
En
même temps que ce développent ces idées d'un nouvel ordre social,
les anarchistes préconisent d'affirmer leurs principes par des actes
révolutionnaires. Par exemple, les journaux anarchistes expliquent à
leurs lecteurs comment fabriquer une bombe. En 1892 et 1894, naît et
se développe une véritable épidémie terroriste. Celle-ci va avoir
lieu à la suite de la répression par la police lors de
manifestations pacifiques des ouvriers demandant de meilleures
conditions de travail. Les plus emblématiques sont la manifestation
du 1er mai à Fourmies et celle de Clichy en banlieue
parisienne qui ont fait des morts innocents et des blessés.
Les
principaux anarchistes de l'époque qui sont partisans de « la
propagande par le fait » sont Auguste Vaillant, né dans les
Ardennes, Ravachol, Caserio, et Emile Henry, le frère de Fortuné.
Car
dans la famille Henry, on a toujours eu un penchant vers les idées
violentes et hardies. Le père, poète anarchiste avait été général
de la commune en 1871. Emile, lança une bombe le 12 février 1894
dans le café Terminus à Paris. C'est pour venger Emile Henry
executé le 22 mai de la même année, que Caserio assassinat le
président Sadi Carnot le 24 juin. Emile avait agi pour venger
Auguste Vaillant qui avait fait éclater une bombe dans la chambre
des députés. Vaillant lui-même avit agi pour venger Ravachol
auteur depuis plusieurs assassinats et attentats et tous deux
guillotinés.
Par
la suite, la méthode va changer et prendre la forme d'expériences
de vie en communauté comme celle que Fortuné Henry va créer à
Aiglemont.
L'experience
de vie qui va se derouler a aiglemont est une experience de
communiste libertaire .C'est une doctrine sociale basee sur
l'abolition de la propriéte individuelle et sur la mise en commun de
tous les moyens de productions pour former une société égalitaire
et fraternelle.
C'est
ainsi que ,le 14 juin 1903,un mystérieux individu vint planter sa
hutte dans les bois d'Aiglemont au lieu dit "le vieux Gély".Il
s'etait rendu propriétaire d'un morceau de terrain,un grand pré au
milieu duquel passait une source et entouré par une foret .C'est le
debut de "l'Essai".
Fortuné
Henry était un petit homme a la barbiche noire.Il se mit aussitôt a
defricher.Il instriguait tout le monde et ce qui surprenait le plus
,c'etait son isolement et son mépris de la société.Il inspirait
surtout la méfiance.
Le
passé de cet homme,Fortuné Henry,nous fait comprendre pourquoi il
est venu s'installer dans un endroit aussi reculé.Il etait devenu
indesirable dans la région parisienne et avait besoin de se mettre
au vert.La mort de son frere contrairement àceux qui rêvaient que
de vengeance,lui font mettre de cotés ses idées violentes.D'autre
part il connaissait la région car il était deja venu prêcher ses
idées révolutionnaires dans les milieux ouvriers de la vallée de
la Meuse.Il y avait d'ailleurs deja ete condamné pour ses
proposvirulents et ses appels à la violence et avait étè incarcéré
à la prison de Charleville.D'ailleurs il restera toujours
étroitementsurveillé.
Il
fût bientôt rejoint par des sympathisants de Paris et de
l'etranger:un ingénieur agronome ,André Mounier,un phylosophe,un
caricaturiste montmartois.Puis arriva une femme,Adrienne Tarby.Et sa
fille de 10 ans.Il y a eut jusqu'a une vingtaine d'habitants a la
colonie.Une autre dame était venue s'y installer apportant ses
meubles avec elle(meubles qui existent encore actuellement,propriété
d'une habitante d'Aiglemont).Mais la population n'etait pas stable et
nombre de colons ne sejournaient peut de temps.
Cra
la hutte avait disparue depuis longtemps et des constructions etaient
apparues.D'abord une maison d'habitude de dimension modeste ,puis
d'autres bâtiments servant d'ateliers ou d'abris pour les animaux.Un
nouvel édifice remplace la premiere maison en 1905:cave,grenier,10
pièces dont une grande salle à manger.Au dessus d'une des portes
était apposée la devise des anarchistes:"Ni dieu,Ni maître".
Il
fallait faire vivre la colonie.On y travaillait beaucoup.Aprés avoir
défriché,drainé,creusé un etang,loué des terres cultivables,la
colonie possédait une vache,deux cheveaux,des chèvres,poules et
lapins.Les colons cultivaient des légumes qu'il vendaient sur les
marchés de Nouzonville et Charleville.Chacun travaillait librement
suivant son goût.
Le
dimanche,on recevait à la colonie :curieux,sympathisants.Il y vint
des visiteurs de marque,comme Anatole France.Mais n'y passaient pas
seulement des personnages à la bonne réputation:des
contrebandiers,des repris de justice,des agitateurs en furent
également les hôtes.
Les
habitants de la colonie étaient bien vus a Nouzonville et dans la
valléé de la Meuse là où l'industrie s'etait developpée et où
les ouvriers connaissaient des conditions de vie difficiles.
Il
n'enn'etait pas de même à Aiglemont dont la population en majorité
paysanne rejetait les idées de ceux qu'ils considéraient comme des
bons à rien,des voleurs de poules et d'autres qualifications du même
ordre.
La
coloniene se contentait pas de culture et de l'élevage.Le but
principal était de mettre en pratique et de diffuser les thèses
libertaires.Fortuné voulait le bonheur de l'individu par une liberté
totale.C'etaitune théorie essentiellement individualiste.Le
libertaire proclamait entre autre,le droit à l'amour libre et à
l'union libre.
C'est
ainsi que naquît à la colonie un enfant déclaré en mairie par la
sage-femme:né de pére et de mére inconnus .Cet enfant prénommé
Marcel n'a donc pas reçu à sa naissance de nom de famille.On
recherche encore vainement sa trace aujourd'hui.
Dès
le début de 1907,Fortuné Henry crée"Le Cubilot",journal
anarchiste qui attaqueles institutions et les dirigeants d'une
société considérée comme injuste et pervertie.Le cubilot appelle
également à la constitution de syndicats.
Le
cubilot,est dans une fonderie,le four qui sert à liquéfier la fonte
pour la mouler.Ce nom est donc un symbole faisant allusion aux
articles révolutionnaires et aux idées en fusion qui sont exposées
dans le journal.
Le
Cubilot fut imprimé sur le lieu même de la colonie grâce à des
presses fournies par un riche bienfaiteur de Charleville.
Aux
mois de janvier et février 1909, c'est la fin de l'Essai.
Depuis
quelque temps, des dissensions avaient vu jour au sein du groupe.
Fortuné Henry était souvent en déplacement, on l'accusait d'être
un profiteur. Il accusait les autres de paresse et il est vrai qu'une
totale liberté dans le travail avait conduit certains à ne rien
faire. Les rancunes rendaient la vie commune intenable. Henry et
Mounier partent les premiers, les derniers partirent en abandonnant
tout, y compris des notes impayées comme une forte note d'absinthe
au « Petit Sabot », l'auberge proche de la colonie.
Les
meubles furent vendus aux enchères. Un habitant d'Aiglemont fit
l'acquisition de la salle à manger qui se trouve toujours chez sa
fille aujourd'hui.
On
retrouve la trace de Fortuné Henry à Paris où il devient imprimeur
pour le journal « Le père peinard ». Exempté, il n'est
pas mobilisé à la guerre en 1914 et on retrouve sa trace que vers
1925 pour la perdre définitivement ensuite.
Une
pièce de théâtre avait été écrite et jouée en 1900 sur ce
thème. Après un séjour à la colonie d'Aiglemont, cette pièce fut
entièrement réécrite directement inspirée de la vie à la
colonie.
Cette
pièce s'intitule : « La Clairière ». Elle connut
le succès en 1909, au moment où la clairière d'Aiglemont était
devenue déserte.
Cette
expérience de vie en communauté se nomme aussi phalanstère. Un
phalanstère est un lieu de vie communautaire. Ce qui regroupe toutes
sortes d'expériences qui peuvent prendre des orientations bien
différentes. Par exemple, vous entendrez peut-être parler de la
cité du Familistère à Guise. Là, au 19ème siècle, un patron,
Jean-Baptiste Godin, a créé pour ses ouvriers, une cité idéale
avec pour l'époque de nombreux aménagements tels que l'école, le
théâtre, une buanderie et même une piscine ainsi que l'eau à tous
les étages. Également un grand jardin commun pour cultiver les
légumes.
Cette
structure n'avait cependant rien à voir avec une colonielibertaire
car on y respectait des régles de vie en commun et une autorité.
C
e systeme a fonctionné jusqu'a dans les années 1960.
Aujourd'hui,cette
cité a étè restaurée et peut se visiter.
Les
expériences refusanttoute autorité,domination,ordre établi,sont
vouées à l'echec dans un laps de temps plus ou moins longmais en
général ne durent que quelques années.
Le
terme anarchiste est souvent employé péjorativement dans le sens de
désordre social.Pour les partisant,ce n'est justement pas le
desordre social.C'est plutôt le contraire, soit l'ordre social
absolu,grâce a un mode de vie basé sur l'égalité,l'autogestion
sans domination.L'anarchie est donc organisée et structurée:c'est
l'ordre moins le pouvoir.
Fortuné
Henry né le 21/08/1969 à Limeil-Brévannes
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